SOCIOBIOLOGIE de l'animal à l'homme
SOCIOBIOLOGIE
Pourquoi s’intéresser aux conflits entre animaux ?
Petite fille de l’éthologie humaine et de la génétique fondée par l’entomologiste Edward Wilson en 1975.
Elle se définit comme l’étude des formes de comportement social chez les animaux et les être humains.
Approche innovante, qui soutient à l’instar des animaux, les comportements humains sont des mécanismes adaptatifs génétiquement programmés.
Il devient possible d’étudier attentivement comment nos cousins les animaux réagissent en cas de conflits, quelles sont leurs « recettes » pacifiques et d’appréhender la complexité comportementale inhérente de l’homo sapiens sapiens.
Guerre et Paix dans le royaume animal
Le paradis animal n’existe pas, dans la mesure où manger et être manger font partie d’un processus naturel et crucial dans la nature (besoins fondamentaux)…Toutes les espèces vivantes y sont soumises, à l’exception de l’homme qui n’y échappe que depuis peu.
L’animal chasse, tue et mange sans cruauté et agressivité excessives.
En général, malgré un quotidien chargé, il mène en somme une vie heureuse et pour le moins équilibré.
La plupart des animaux, vivent dans un monde de pure perception (fini).
L’animal agit de manière désintéressée par rapport à l’homme. Cependant, une forme litigieuse de violence peut apparaître chez des rares espèces animales (singes, éléphants) qui ne vivent pas de pure perception et qui comme l’homme, fait preuve d’un sentiment de morale (aptitude à se représenter le monde de l’autre).
On peut constater que l’empathie, l’altruisme et l’entraide désintéressée naissent en même temps qu’une agressivité, une violence et une cruauté plus complexes et plus troubles…La possibilité de se représenter « l’autre » devient un univers de possibilité, de peur ou d’incertitudes.
Sur le chapitre de la violence gratuite ou extrême, le monde animal tout entier se distingue radicalement de la violence gratuite et extrême de l’homme (guerres).
Les guerres ouvertes entre bandes rivales restent peu courantes et les cas apparents de tuerie gratuite trouvent souvent une explication.
Le viol s’il existe, est très peu pratiqué, les rituels sexuels sont là pour empêcher tout rapport de force.
Les infanticides sont très souvent le résultat de désordres biologiques ou de circonstances graves (pénurie alimentaire).
Quelle est la raison de toute cette complexité comportementale ?
Longtemps on a cru que les animaux étaient des machines sophistiquées « programmées » à l’avance et donc sans libre arbitre véritable.
Depuis Konrad Lorenz plusieurs générations de chercheurs sur la vie animale ont découvert progressivement qu’à des degrés plus ou moins poussés selon les espèces, les animaux comme l’homme, ont aussi une culture.
Mère Nature a inventé cette mémoire afin de résoudre le principal problème de l’instinct animal : « sa rigidité ». Son manque de souplesse adaptative ne permettait pas de tenir compte des évolutions soudaines de l’environnement.
La culture et ses corollaires (apprentissage, phénomène de l’empreinte…etc) est donc un instinct adaptatif évolué – un méta instinct qui donne à l’animal (comme à l’homme) une part de libre arbitre pour s’adapter dans l’environnement aux diverses situations et imprévus.
Qui dit libre arbitre dit évidemment possibilité de choisir : plusieurs options positives et négatives.
Pour l’espèce apparaissent alors la bonté, comme la cruauté, deviennent dorénavant possible.
Quand la nature « prévoit » le bien et le mal
Malgré les comportements plus complexes chez l’animal, la coexistence pacifique est généralement de règle chez les animaux. Ces mécanismes assurent ainsi l’évitement de l’agression et la réconciliation dans le groupe.
Cette coexistence n’a rien d’un miracle, elle s’opère par une série de rituels et de mécanismes équilibrateurs (constitution génétiques, pratiques sociales…) qui agissent comme des verrous de sécurité pour empêcher la destruction de l’espèce par des décisions trop aléatoires.
Ces deux forces extrêmes de la nature sont sous l’influence des lois du non changement et du changement cyclique. Elles assurent l’évolution par la compétition interne entre espèces (Territoire, nourriture…). Ces comportements sociaux font partis de la culture globale d’une race animale donnée, et se transmettent de génération en génération.
Ex : Les chevaux qui viennent des zoos sont beaucoup plus agressifs, car ils ont perdus leurs rituels…
Les autres stratégies d’apaisement de la nature
Outre les rituels, d’autres mécanismes ou coups de pouce « pacifiques » interviennent pour influencer et réduire la compétition interne entre eux.
- Par la constitution physique (différence de taille de la femelle du balbuzard pêcheur)
- Le soutien collectif à un chef déchu ou se portent au secours aux exclus (femelles des grands singes)
- La coexistence fraternelle entre espèces différentes par le biais de la biocénose (coopération avec bénéfice mutuel)
- Certains poissons (Le mérou) se font nettoyer la bouche par d’autres petits poissons.
- Les canards nichent parfois avec les mouettes pour se protéger des prédateurs.
- Le pragmatisme animal
- Les prédateurs s’attaquent exclusivement aux animaux faibles ou malades et savent que la compétition consomme beaucoup d’énergie.
La plupart des animaux, comme l’homme sont aussi avides de pouvoir, comportement favorisé par une inégalité sociale très répandue chez :
- Les poulets
- Les loups
- Les primates et de nombreuses espèces vivant en groupe.
Les rapports de domination et de pouvoir qui en découlent inévitablement sont de par leurs subtilités et complexité, dignes de nos diplomaties ou de nos vies de couple au quotidien les plus affirmés.
Ce n’est pas nécessairement le plus fort qui gagne, mais celui qui a le meilleur « leadership ».
Ex : Les grands singes sont capables d’arbitrer un conflit, de faire preuve de diplomatie, de solidarité, de consoler, parce qu’ils savent que la conciliation est nettement plus avantageuse qu’un conflit durable.
En résumé, les relations animales se fondent primordialement sur l’art de la négociation (réconciliation et médiation) ce que mous regroupons sous le terme de non violence popularisée par Gandhi.
La violence animale quelle que soit sa forme reste épisodique et pathologique